Alors que des agriculteurs ont bloqué une ferme de l’Ariège, où plus de 200 vaches sont menacées d’euthanasie à cause de la dermatose nodulaire, les forces de l’ordre ont pris le contrôle des lieux ce jeudi, peu après 23h, après des affrontements importants avec les manifestants.

Une fin de journée émaillée par des violences. Ce jeudi, peu après 23h, les forces de l’ordre ont pris le contrôle d’une ferme de l’Ariège, bloquée depuis le début de la journée par des opposants à l’abattage d’un troupeau de 200 vaches en raison d’un cas de dermatose nodulaire.

Alors que depuis le début de la soirée, des tirs de grenades lacrymogènes des gendarmes répondaient à des jets de projectiles divers de la part des manifestants, les forces de l’ordre ont réussi à investir les lieux.

Depuis le début de l’après-midi, plusieurs centaines d’agriculteurs, notamment de la Coordination rurale mais aussi de la Confédération paysanne, occupaient depuis mercredi matin les abords de cette ferme située dans le village des Bordes-sur-Arize pour empêcher que ce troupeau ne soit euthanasié comme le prévoit le protocole de lutte contre la DNC.

Le préfet appelle au calme…
«Notre intention est d’empêcher l’abattage», a déclaré dans la matinée Jérôme Bayle, figure régionale du mouvement de protestation agricole, assurant que les deux frères propriétaires du troupeau «sont totalement opposés à l’abattage total», contrairement à ce qu’a indiqué le préfet de l’Ariège.

«Il reste ce soir un noyau de personnes qui veulent en découdre, je lance un appel à la raison. On ne doit pas être dans l’affrontement», a déclaré lors d’une conférence de presse le préfet Hervé Brabant. Il a demandé en début de soirée «à tous les manifestants de respecter cette volonté des éleveurs et de quitter les lieux dans le calme».

… Mais La manifestation dégénère dans la soirée
En début de soirée, à l’arrivée des forces de l’ordre près de la ferme, alors que la nuit était tombée, de multiples tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes par les gendarmes ont répondu aux jets des pierres et de différents projectiles des manifestants.

Vers 22h30, les forces de l’ordre étaient en train d’investir la ferme, tandis que l’essentiel des manifestants, repoussés par les gaz lacrymogènes, s’éloignaient, a constaté un journaliste vidéo de l’AFP. Plusieurs centaines d’agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (CR) et de la Confédération paysanne et des sympathisants du mouvement, avaient d’abord protesté dans le calme.
Selon les forces de l’ordre, 200 manifestants demeuraient sur place vers 22h00, «dont quelques dizaines de militants d’ultragauche» alors que d’autres chantaient des cantiques, en portant une croix face aux forces de l’ordre.

Un protocole expérimental
Les cas détectés de DNC dans l’Ariège et les Hautes-Pyrénées sont les premiers recensés dans ces départements depuis la détection du premier foyer en Savoie le 29 juin 2025.

Les syndicats agricoles locaux et la chambre d’Agriculture de l’Ariège ont proposé mercredi un protocole expérimental au ministère de l’Agriculture, demandant notamment que seules les vaches contaminées soient abattues et qu’une campagne de vaccination massive soit lancée. Des propositions refusées selon Jérôme Bayle.

Jusqu’ici, la règlementation visant à stopper la propagation de la maladie prévoit que l’ensemble du troupeau concerné soit abattu et l’instauration de «zones règlementées» dans un rayon de 50 km autour du foyer de DNC, un périmètre dans lequel les déplacements de bovins sont interdits ou restreints et où les bêtes sont vaccinées.

Source : CNews